Enjeux urbains

Aujourd’hui en grand développement, le quartier de Paludate s’inscrit dans un projet urbain en bord de Garonne et se compose de projets aux programmes mixtes et aux ilots denses.

L’opération consiste en la construction neuve d’un bâtiment mixte en lieu et place du hangar accueillant le Secours Populaire, Fédération de la Gironde. Sur cette parcelle se situe une brasserie existante, la Distillerie, qui est conservée au croisement du quai de Paludate, de la rue de la Seiglière. Le nouveau bâtiment relogera le Secours Populaire à rez de chaussée, et accueillera 4 niveaux de bureaux et 4 niveaux de logements atypiques.

L’architecture proposée pour l’ilot 4.1a du Secours Populaire permet de composer avec son environnement :

– Création d’un épannelage vers la Garonne pour offrir des vues multiples et ainsi garante une qualité des logements. Cette gestion de la densité dialogue également avec deux échelles différentes en marquant une accroche urbaine à la fois basse avec la ville de pierre (bâtiments historiques en R+2), et à la fois haute avec les futurs bâtiments du quartier (R+10).

– Amplifier la décomposition des volumes pour enrichir l’espace public et offrir des espaces verts en toiture. Le dessin de la façade est marqué par une alternance de pleins et de vide singulière, donnant la lecture de plots jumeaux ayant pour base commune un socle en R+2. Ces vides, appelés patio, offrent alors une animation de l’espace urbain aux étages supérieurs (terrasses, belvédères, perspectives urbaines, failles) et une respiration sur les rues de la Seiglière et rue Belcier, en réponse aux constructions avoisinantes.

Enjeux architecturaux :

– Ancrage de la ville par le socle

Le socle est composé de programmes imbriqués avec d’une part les locaux du Secours Populaire accessibles depuis la rue Belcier et le quai de Paludate et d’autre part, les hall d’accueil des bureaux et logements rue de la Seiglière. Le socle exprime un péristyle sur la rue de la Seiglière afin d’offrir une respiration de l’espace public sur les halls.

– Un corps sculpté par des patios

Élément structurant de l’architecture, le corps affirme l’ordonnancement, alternant les pleins et les vides. Le rythme régulier de la façade propose une trame équilibrée entre bureaux et logements, en relation directe avec les usages pour cloisonner ou libérer les espaces afin de s’adapter à toutes les ergonomies de travail et organiser des plateaux libres tertiaires.

Les volumes dessinés par les logements sous forme de plots jumeaux se prolongent jusqu’au niveau tertiaire afin de dessiner des vides. Cette partie propose un épannelage en direction de la Garonne avec deux hauteurs R+10 et R+8 dont l’objectif est d’ouvrir les vues vers le paysage.

Afin de limiter les vis à vis entre logements et ouvrir des paliers ventilés, le plan d’étage propose une rotation de 45° des logements. Cette orientation génère des espaces extérieurs de forme triangulaire et des loggias ouvrant sur les salons et les chambres. Ces loggias sont intimisées par la façade elle-même et présentent des double-hauteurs dans les duplex. Les logements développent alors de grandes qualités ; des espaces traversants, des orientations multiples, des matériaux bioscourcés, de grands espaces extérieurs.

La trame extérieure en béton préfabriqué sous forme d’exosquelette béton singulier «en pointe» traduit l’expression du croisement de deux trames, l’une orthogonale (bureaux), l’autre à 45° (logements). Cette trame régulière homogénéise alors cette programmation mixte et efface la lecture d’un bâtiment aux programmes superposés.

Perspectives : Lotoarchilab

Maquette : Fabien Bussière & Célia Sekkaki