Les crises, qui nous ont vu naître, ont forgé notre créativité, nous poussant à les intégrer de manière fusionnelle dans notre façon de faire. La crise est une notion qui se doit d’être définie plus précisément avant d’être creusée. Est-elle pétrolière, économique, sociale, environnementale ou bel et bien sociétale?
Cette crise, omniprésente, fluctuante, dérivant d’un état à l’autre, touchant de manière et d’intensité différentes alternativement certaines parties du monde, ne peut être ignorée et doit être interprétée.

POST CRISIS:
Une vision prospective d’un monde qui a survécu, ou qui cherche a survivre. Bordeaux n’est pas une ville qui reflète les changements de société et où la crise semble inexistante malgré certains signes qui ne trompent pas. Ce paradoxe apporte un support de travail libéré de toute réponse induite. Les sites proposés sont les quartiers du centre-ville historique de Bordeaux ou la densité, bien que moyenne, est la plus importante de l’agglomération. La pierre, omniprésente, tel un matériau d’un autre temps pousse à l’interrogation et permet de comprendre que l’évolution d’une ville commence par une réflexion sur
le « déjà là ». C’est dans cet état d’esprit que les équipes ont abordé, selon leur culture, leur sensibilité et leur volonté d’expression, la thématique de l’après-crise. Les réponses apportées ont été variées.

Les propositions :
Un parc d’attraction a vu le jour sur le papier à travers et autour des anciens abattoirs de la ville de bordeaux sur l’idée d’un échappatoire. La meilleure manière de traverser la crise n’est-il pas de ne pas la
regarder en s’amusant?
Une autre réponse s’est basée sur une série d’interviews a été effectué auprès de Madame Lemoine, propriétaire de la maison à Floirac dessinée par Rem Koolhaas, de Jean-François Buisson, sculpteur sur métal, de Bernard Bülher, architecte à Bordeaux, ou encore un camp gitan et des commerçants. Des témoignages de vie. Concrètement.
Un regard nouveau sur une place royale (la place de la Bourse). Un outil pour réveiller et sentir qu’une lecture
et une compréhension alternatives sont possibles. Le miroir diffusant un reflet subjectif. Un reflet subjectif de ce que l’on veut montrer.
Une nouvelle strate de ville pour le quartier de la victoire, intégrant les notions de renouvellement, de cycle,
d’évolution, d’acceptation d’un nouveau temps. La ville est maintenant régénérée, reconvertie, et en attente de la prochaine crise. Une proposition ou la trace d’un passé est insinuée, ni niée, ni imposée.
Une tour de « libre marché » pour le quartier Stalingrad. Ou comment donner à voir tous les clichés d’un
capitalisme exacerbé à travers un projet qui offre justement de nouvelles manières de faire du commerce, de nouvelles manières d’interpréter un monde consumériste à
outrance.
Des modules de survie pour le parking Victor Hugo, tel un pied de nez au leurre du « logement pour tous ». Le nomadisme comme nouveau style de vie ? La fuite telle une solution à la crise ?
Des micro interventions pour la place st Michel, ou le ciment de ces projets sont la concertation, offrir la possibilité à tout le monde d’offrir sont point de vue pour trouver des solutions. Le projet d’un groupe ou l’habitude de travail en Espagne, est l’échange, la réunion de personnes.

Le vernissage a eu lieu au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux appuyé par un cycle de conférences avec Eric Lapierre (Paris), Adelfo Scaranello (Besançon), Matthieu Poitevin (Marseille) et L’atelier provisoire (Bordeaux).

Nota : Le Seven Workshop, initié en 2007, a pour principe de témoigner et de réunir des architectes, paysagistes, designers et artistes venus de plusieurs pays européens afin de mettre en place un laboratoire de réflexion, et de témoignage sur une période courte (10 jours). Sept équipes (une trentaine de personnes) était présentes (2 équipes de Paris, 1 équipe de Rotterdam, 1 équipe de Madrid, 1 équipe de Graz (Autriche), 1 équipe grecque, et 1 équipe de Bordeaux.).