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Il n’est plus permis de réflechir à une architecture sans penser à sa future reconversion. Choisir le réemploi c’est se tourner vers une logique économique et contextuelle. Tout l’enjeu est là, le matériau parle alors déjà d’économie, de système constructif et d’identité. Il nous évoque une possibilité d’architecture ou de mobiliers familiers dans un contexte historique.

Vers une nouvelle valeur

La matière est le support où se dépose le temps. Jeter ou réparer ? Le réemploi ouvre une nouvelle façon de concevoir. Au delà de lui trouver une réelle valeur économique à qui sait en voir le potentiel, il s’agira de ne pas ôter toute valeur sentimentale acquise par ses fonctions premières. C’est au concepteur d’impulser une écologie d’intervention tout en assumant la transformation. Toutes les ressourceries partenaires ont fait le choix de l’expérimentation et communiquent la volonté d’imaginer un nouveau modèle économique. C’est avant tout grâce à eux que l’expérimentation devient concrète.

Et si ?

Et si nous avions un pourcentage de reemploi à chaque projet ? Et si les maîtres d’oeuvres disposaient d’une plateforme de réemploi de matériaux issus d’autres chantiers ? Et si le réemploi pouvait détenir des avis techniques ? Et si les collectivités locales mettaient en place des lieux de stockage / ressourceries pour ses projets locaux ? Et si il existait un recensement des fournisseurs, acteurs de la déconstruction, recyclerie ? Et si il existait un service d’acheminement depuis les ressourceries vers les nouveaux chantiers ? Et si des Assistances à la Maitrises d’Ouvrages aidaient à concrétiser la filière réemploi ? Et si il existait des appels d’offres pour créer des espaces de stockage de matières ? Et si il existait un label de qualité favorisant le réemploi et l’économie locale ?

Photographies :
François Liduena