En 2015, 2PM A est lauréat d’une consultation lancée par Aquitanis dans le but de désigner une équipe de maîtrise d’œuvre urbaine, avec un paysagiste comme mandataire, pour la coordination urbaine et architecturale de la future ZAC Centre Ville de Biganos.
Le territoire de Biganos subit de plein fouet la pression immobilière et foncière de la métropole bordelaise, notamment grâce (ou à cause) à la présence de la gare, mettant le centre ville de Biganos à moins de vingts minutes du tramway de la gare de Pessac.
Faire plus que de l’architecture sur les projets urbains est à notre sens obligatoire. Le projet urbain est à la fois un peu d’architecture, de paysage, de réglementaire, de communication, de workshops, de débats, mais aussi un peu de politique, de gouvernance. A Biganos, nous avons focalisé sur la création de communs.

L’idée est de pousser chaque opérateur à se saisir d’un sujet de son choix traitant de la notion de bien commun et de le pousser à fond. De la pièce en plus à l’ambition environnementale, en passant par l’équipement public en rez de chaussée ou encore des terrasses collectives programmées… L’idée défendue est que dans le prolongement de la loi de 77, ce n’est plus uniquement l’architecture qui est d’intéret public mais bien toute la chaîne de l’acte de construire, et cette notion d’intérêt public doit se sentir dans chaque opération.

Dans la première phase de la ZAC, c’est la question du matériau local, de l’argile grise du sous-sol qui a émergée des premières opérations. Avancé d’abord comme un enjeu environnemental fort lié à l’histoire de Biganos et de ses briquetiers, la question de la BTC (brique de terre compressée) est rapidement devenue un enjeu d’appropriation culturelle du projet par les boïens et les élus en tête, qui ont vu en cette fameuse brique un symbole de singularité de Biganos dans son territoire. Aujourd’hui et grâce à Amaco, le travail avec les briquetiers locaux a permis de construire des opérations avec une brique locale. L’architecture devient politique, culturelle et un enjeu d’identité et d’appartenance.

En 2018 est apparu sur site Bigre : “La Maison des Chantiers de Biganos”. Bigre était une installation issue du réemploi, un lieu de préfiguration du projet urbain à venir. Ce lieu a été pensé et réalisé par le collectif ETC et a permis de proposer un espace de rencontre, de discussions, d’apéros, de matchs de foot, d’échanges sur le passé et le devenir…Le Collectif a également expérimenté la mise en oeuvre de bancs en pisé et la récupération de copeaux de bois issus de l’usine de Facture voisine. Ce lieu a été vandalisé et démonté après un an d’existence.

Peintures numériques : Cyrille Beirnaert
Dessins : Matthieu Bergeret